La patrouille

Henri Monnier

1. Viens par ici viens mon p'tit homme
N'y a pas tant d' monde on N'y voit rien
Débraguett' toi, tu verras comme
Je s'rai gentille et j' t'aim'rai bien
Tu m' donn'ras cent sous pour ma peine,
Béni soit le noeud qui m'étrenne.

2. C'est des boueux, n'y prends pas garde
Viens, que j' te magn' ton p'tit outil
Vrai! J'avais cru qu' c'était la garde
Y bande encor', est-il gentil!
Allons! et que rien ne t'arrête
Fais-moi cadeau d' ta p'tit' burette.

4. J'ai beau manier ta p'tite affaire
Qu'est-ce que t'as donc t'en finis pas?
C'est-y qu' t'aurais trop bu d' la bière
Ou bien ma gueul' qui te r'vient pas?
Pense à un' femm' qu'aurait d' bell's cuisses
Ou bien pense à l'Impératrice.

6. T'es rien poireau si tu supposes
Que j' vais t' la sucer pour vingt ronds!
Allons aboule encore quèqu' chose
Tu verras si j' te pompe à fond
Tiens! Y a l' fils à Monsieur Augusse
Qui m' donn' trent' sous quand j' la lui suce.

Ah! Ah! Ah! Ah!
Chut!
C'est un'patrouille, attends moi là
Entretiens-toi pendant qu'elle passe,
C'est un' patrouille, attends-moi là
Entretiens toi pendant c'temps là!

3. Vrai! j'en ai t-y d' la vein' quand même
T'as du beau linge Es-tu marié?
T'es beau, et t'as des yeux que j'aime!
Tu dois au moins être épicier,
Ou mêm' représentant d' la Chambre
Jouis donc cochon! Ah! le beau membre!

5. Qu'est-ce' que tu dis! Capote anglaise?
Mon cul est aussi propr' que l' tien
Je me fous pas mal de ta braise,
Tu peux r'tourner d'où c'est qu'tu viens
Qui m'a foutu c'tte espèc' d'andouille
Qu'a seul'ment rien dans l' fond d' ses couilles.

7. C'étaient des marlous d' connaissance
Mais par où donc qu'il a passé?
Que j'y finiss' sa p'tit' jouissance?
C'est-y vous, M'sieu, qu' j'ai commencé?
Ah! Merd' ça c'est pas chouett' tout d' même
Sûr, il a dû s' finir soi-même.

Cré nom de Dieu! Cré nom de d'là
Ah j' suis volée pour ce coup là
Cré nom de Dieu! Cré nom de d'là!
Faut pas d' crédit dans c' métier-là!


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T'en souviens-tu

Air: T'en souviens-tu? (Doche)

1. "T'en souviens-tu?" disait une maqu'relle
A sa compagne une antique putain
"T'en souviens-tu? T'étais encor pucelle
Tu fus un jour menée dans un bougin
T'avais seize ans, une bouche vermeille
De frais tétons et surtout un beau cul!
Dans nos bordels tu produisais merveille,
Dis-moi putain, dis-moi t'en souviens-tu?"

3. "Te souviens-tu de l'étudiant novice
Qui te donnait son foutre et son argent
Il eut de toi bientôt la chaude-pisse
De trois poulains tu lui fis le présent!
Ce mal rongeur coulant de veine en veine
Il maudissait et ton con et ton cul!
Et toi, chameau, tu riais de ses peines,
Dis-moi putain, dis-moi t'en souviens-tu?"

2. "Te souviens-tu qu'en brillant équipage
Un vieux marquis vint chez nous t'enlever
Etant épris des charmes de ton âge
A nos marlous il voulait t'arracher!
Et toi, chameau, dédaignant ses caresses,
Tu refusais et son titre et ton cul,
T'aurais bien dû profiter d' ses largesses,
Dis-moi putain, dis-moi t'en souviens-tu?"

4. "Te souviens-tu du brave capitaine
Qui près de toi revenait chaque soir
Se délasser des fatigues lointaines
Sur son vit dur il te faisait asseoir!
Quand, au contact de ses couilles brûlantes,
Son foutre ardent inondait ton beau cul
Tu le branlais d'une main caressante,
Dis-moi putain, dis-moi t'en souviens-tu?"


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Suce-moi le gland

Air: Parlez-moi d'amour

1. Tu fais si bien
Le vrai pompier
Qui fait du bien
Sans fatiguer,
Que je m' demande
Si tu n' ressens pas quand je bande
Le même effet que dans ton con
Pendant nos douc's copulations;
La femme avec sa double bouche
A-t-ell' le choix quand on la couche?

2. Je n' comprends pas,
C'est déroutant,
Tous les appas
Que tu prétends
Trouver chez l'homme
Quand tu veux lui sucer la pomme.
Que trouves-tu de délicieux
Dans du sperme gélatineux?,
Ou bien c'est peut-être ton vice
D'emboucher tous les appendices?

4. Depuis qu' la mort
T'a enlevée
Mon cher trésor
J'ai tant pleuré
Ta noble bouche,
Qui me foutait si bien des touches
Je n' puis m'empêcher de bander
Quand je songe aux charmes variés
De tes si raffinés suçages
Qui valaient mieux que tout baisage.

Suce-moi le gland
Et lèche avec goût mon prépuce;
Prends garde pourtant,
Qu'en lèchant trop fort tu ne l'uses,
Ne mords pas dedans
De peur que tu ne décapites,
Ma vieill' bi-ite!

 
 
 
3. Pour ton plaisir,
Sans arrêter.,
Tu m. fais jou-ir
A en crever,
Mais j' m'en balance,
Pourvu qu' demain, tu recommences
A me sucer le bout du vit
En av mettant tout ton esprit,
J'aime à ce point cett' jou-issance
Que j' souffrirai de ton absence.

Dernier refrain
Tu n' suc's plus mon gland
Et tes lèvres voluptueuses
Sont trop froid's maint'nant
Pour que j'y gliss' ma petit' gueuse
J'attendrai longtemps
A vant de trouver une femme
Aussi fe-emme!


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La pierreuse consciencieuse

Air: La chanson des heures. (X. Privas)

1. À qui veut casquer, pour un prix modique,
Je promets de faire, et sans nul chiqué
Un travail soigné, tiré du classique
Pour un prix modique, à qui veut casquer.

3. Pour un franc vingt-cinq, dans un' pissotière,
Ou bien pour un franc, plus un marc sur l' zinc,
Quand les temps sont durs, j' glisse un' langu' légère
Dans un' pissotière, pour un franc vingt-cinq.

5. Pour un franc de plus, je me déshabille,
Y a du feu chez moi et je m' lave le cul,
Je m'efforce d'être un peu plus gentille,
Je me déshabill', pour un franc de plus.

7. Pour sept ou huit francs, prix encor' modeste,
On peut s' faire en plus scalper l' mohican,
Et prendre un billet de r'tour, s'il en reste,
Pour un prix modeste, pour sept ou huit francs.

2. Pour quatorze sous, la main dans la poche,
Mêm' sous l'oeil du flic qui me r'garde en d'ssous
J'astique le dard du typ' qui m' raccroche
La main dans la poche, pour quatorze sous.

4. Pour un larant'quet, c'est la simple passe,
Un quart d'heure au plus, vas-y v'là l'baquet,
Sur le bord du lit, j'étal' ma conasse
C'est la simple passe, pour un larant'quet.

6. A qui dans mon bas glisse un' thune entière,
C'est déjà l' grand jeu, j' compliqu' mes ébats;
J' laisse un peu plus d' temps pour se satisfaire
Pour un' thune entièr' glissée dans mon bas.

8. Pour un demi-louis, sans que j' m'ébouriffe
On peut, y en a tant qu'ont gâché les prix,
S' fair' dans tout' les langu's tutoyer l' Pontife,
Sans que j' m'ébouriffe, pour un demi-louis.

9. Pour un louis entier, si rare est la chose,
Je suc'rais un homme de la tête aux pieds
Et je lui ferais dix fois feuill' de rose
Si rare est la chose, pour un louis entier.


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La vérole

Air: Musique de chambre

1. L'autr' jour à la consultation
Le chef un birbe à l'air antique,
Après m'avoir tripoté l' con,
M'a dit qu' j'étais syphilitique.
Les méd'cins c'est comm' les curés,
Il faut bien les croir' sur parole...
Mais vrai, c'lui-là m'a sidérée,
J' peux pas croir' qu' c'est ça la vérole!

3. Puis sur ma peau il m'est venu
Tout un' suit' de p'tit's taches roses.
Ca contrastait sur mon corps nu
Avec la blancheur des autr's choses.
J' crois mêm' qu' c'était plutôt joli.
Y en a bien qui s' fout'nt sur la fiole
Du cold cream et d' la poudr' de riz
J' peux pas croir' qu' c'est ça la vérole!

5. Pour ceux, y en a d'si dégoûtants,
Qui veulent tout fair' par derrière,
Je crois que c'est plus épatant:
Y a vraiment d' quoi les satisfaire!
Mon anus, on dirait un' fleur,
Une rose à triple corolle,
On l'effeuill'rait avec bonheur,
J' peux pas croir' qu' c'est ça la vérole!

2. Ça commença par un bouton
Qu'est situé tout auprès d' l'autre,
Il était plus dur, mais moins long,
Un grain d' chap'let pour mes pat'nôtres.
Comme il m' chatouillait d' temps en temps,
J' m' gratouillais, ça f'sait tout drôle;
Il m'a fait mouiller bien souvent.
J' peux pas croir' qu' c'est ça la vérole!

4. Comm' ça s' passait j'ai constaté
Que par en bas c'était pas d'même:
Quand dans la glac' je m' suis r'gardée,
On aurait dit un vrai diadème;
Y en avait des ronds, des pointus,
C'est velouté quand on les frôle...
Ca fait trent'-six p'tits mam'lons d' plus.
J' peux pas croir' qu' c'est ça la vérole!

6. L'autre jour voilà qu'en l' suçant
J'ai vu qu' mon typ', le môm' Eugène
Il a quelqu'chose aussi maint'nant.
Faut vraiment qu' nous n'ayons pas d' veine!
C'est comme un' pastill' sur son gland,
On grill' d'la bouffer ma parole!
C'est rond, c'est rose et c'est charmant
J' peux pas croir' qu' c'est ça la vérole!

7. À l'hôpital je suis rentrée,
On m'a montré' à M'sieur l'Interne,
Un gaillard à l'air déluré,
Qui m'a p'loté, d'un air paterne.
Après m'avoir bien regardée,
Pourtant à poil, je n'suis pas gnôle,
Il n' s'est seul'ment pas fait branler.
J' vois bien maint'nant qu' c'est la vérole!


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