Le duc de Bordeaux

Harmonisation: Robert Ledent
1. Le duc de Bordeaux ressemble à son frère,
Son frère à son père et son père à mon cul;
De là je conclus qu' le duc de Bordeaux
Ressemble à mon cul comme deux gouttes d'eau.

2. Le duc de Chevreuse ayant déclaré
Que tous les cocus devraient être noyés,
Madam' de Chevreuse lui a demandé
S'il était certain de savoir bien nager.

4. Le roy Dagobert a un' pine en fer,
Le bon Saint-Eloi lui dit: "Eh bien! mon roi,
Si vous m'enculez, vous m'écorcherez"
"C'est vrai, dit le roi, j'en f'rai faire un' de bois".

6. Chasseur as-tu vu le trou de mon cul?
Si tu veux le voir, tu reviendras ce soir;
Moi, j'ai vu le tien, je n'en ai rien dit,
Si tu vois le mien, tu n'en diras rien.

Taïaut Taïaut Taïaut!
Ferm' ta gueule, répondit l'écho.

 
 
3. Madam' la duchesse de la Trémouille,
Malgré sa pudeur et sa grande piété,
A patiné plus de paires de couilles
Que la Grande Armée n'a usé de souliers.

5. J'emmerde le roy et le comt' d'Artois,
Le duc de Berry et la duchesse aussi;
Le duc de Nemours, j' l'emmerde à son tour
Le duc d'Orléans, je l'emmerde en mêm' temps!

7. La p'tite Amélie m'avait bien promis
Trois poils de son cul pour en faire un tapis;
Les poils sont tombés, l' tapis est foutu,
La p'tite Amélie n'a plus d' poil à son cul.

8. La bite à papa qu'on croyait perdue,
C'était la p'tit' bonn' qui l'avait dans les fesses;
La bite à papa n'était pas perdue,
C'était la p'tit' bonn' qui l'avait dans le cul.


En France, on trouve également cette chanson sous un autre air et un autre titre "Les Psaumes"; les couplets en sont fort proches.

Sommaire

Le légionnaire

Harmonisation: Xavier Hubaut
1. Il est sur la terre africaine,
Un régiment dont les soldats, dont les soldats
Sont tous des gars qu'ont pas eu d' veine,
C'est la légion et nous voilà, et nous voilà!
Pour ce qui est d' la discipline,
Faut êtr' passé par Biribi par Biribi!
Avoir goûté de la praline,
Et travaillé du bistouri du bistouri

 
 
2. J'ai vu mourir un pauvre gosse,
Un pauvre goss' de dix-huit ans, de dix-huit ans
Fauché par les balles féroces
Il est mort en criant maman, criant maman!
Je lui ai fermé les paupières,
Recueilli son dernier soupir, dernier soupir!
J'ai écrit à sa pauvre mère,
Qu'un légionnair', ça sait mourir, ça sait mourir

Et on s'en fout et après tout
Qu'est-ce que ça fout, out, out, out?
En marchant sur la grand-route,
Souviens toi oui souviens toi ah! ah! ah!
Les anciens l'ont fait sans doute,
Avant toi oui avant toi, ah! ah! ah!
De Gabès à Tataouine,
De Tanger à Tombouctou, ou, ou, ou!
Sac au dos dans la poussière,
Marchons les légionnaires

3. Et puisqu'on n'a jamais eu d' veine,
Pour sûr qu'un jour, on y crèv'ra, on y crèv'ra!
Sur cett' putain d' terre africaine,
Enterrés sous le sable chaud, le sable chaud!
Avec pour croix un' baïonnette
A l'endroit où l'on est tombé, on est tombé!
Qui voulez-vous qui nous regrette,
Puisqu'on est tous des réprouvés, des réprouvés?


Cette chanson, "Le Légionnaire", encore appelé "Bat'd'Af'", bataillons disciplinaires d'Afrique composés de soldats punis et de délinquants, a suscité plusieur variantes.

Tout d'abord une version "Parachutistes" intitulée "En passant par la portière".

1. Y'avait là-bas en Algérie
Un régiment dont les soldats, dont les soldats
A chaque instant risquaient leur vie.
Parachutiste nous voilà, oui nous voilà.
Pour faire partie de cette élite
Il faut bien être un peu cinglé, un peu cinglé
Il faut surtout pas s'faire de bile
Savoir bien boire et s'amuser, et s'amuser.

 
 
2. J'ai vu mourir un pauvre diable
A peine âgé de dix-huit ans, de dix-huit ans
Son pépin s'était mis en torche.
Il est mort en criant maman, criant maman.
Je lui ai fermé les paupières,
Recueilli son dernier soupir, dernier soupir
Et j'ai écrit à sa pauvre mère
Comme un para savait mourir, savait mourir.

Et on s'en fout, et après tout
Qu'est-ce que ça fout, la ,la, la
En passant par la portière
Parachutiste souviens-toi, oui souviens-toi
Qu'un jour il pourrait se faire
Malgré toi, oui malgré toi, la, la, la
Qu'après une chute libre
Tu auras cessé de vivre, la, la, la
Entorché dans l'atmosphère
Tu tomberas comme une pierre.

3. Et comme on n'a jamais eu d'veine
Un jour l'pépin s'ouvrira pas, s'ouvrira pas
Sur cette putain d'terre africaine
A cent à l'heure tu t'écraseras, tu t'écraseras.
On ramassera tes côtelettes,
Dans un grand sac à effets chauds, à effets chauds.
On dira saperlipopette
Ce gazier-là n'a pas eu d'pot, n'a pas eu d'pot.

4. On te mettra entre quat'planches
Entortillé dans ton pépin, dans ton pépin
Au cimetière de Maison Blanche
T'auras la gueule de tes copains, de tes copains.
T'auras les honneurs militaires
Et l'on mettra sur ton tombeau, sur ton tombeau
La croix de guerre réglementaire,
Et ce jour sera le plus beau, oui le plus beau.

On trouve également une version, assez triste, de ce chant chez les sous-mariniers:

1. Ils sont sur des mers étrangères
Des pauvres gars dont les matafs, dont les matafs
Qui chaque jour risquent leur vie
Sous-marinier oui nous voilà, oui nous voilà
Pour faire partie de cette élite
Il faut savoir boire et manger, boire et manger
Comme on n'est pas certain de vivre
Il faut savoir en profiter, en profiter

2. Mais comme on n'a jamais eu de veine
Le sous-marin ne remontra pas, ne remontra pas
Au bout de huit jours plus d'une semaine
Dans les journaux on trouvera, on trouvera
Tous ces petits gars ces prolétaires
Qui par amour pour leur bateau, pour leur bateau
Ont un beau jour quitté leur mère
Pour s'en aller au fond des flots, au fond des flots

Mais après tout
Qu'est-ce qu'on s'en fout
Qu'est-ce qu'on s'en fout
Tra la la après une plongée rapide
Tu auras cessé de vivre
A mille mètres au fond des mers
Ce sera ton cimetière
 
 

3. Mais si un jour la vie s'arrête
Ta fiancée n'en mourra pas, n'en mourra pas
Au bout de six mois, plus d'un semestre
Un autre gars elle trouvera, elle trouvera
Et ta pauvre mère ignorante
A tout ce mal qui l'a comblée, qui l'a comblée
A la messe ira le dimanche
Se recueillir et pour prier, et pour pleurer.

En Belgique, quatre "poètes" de la Corporatio Bruxellensis! (Hubinon, Gilliard, Bidaine et Crevecoeur) ont écrit une version typiquement belge intitulée Le VMO, chanson comique, qu'il faut éviter de chanter dans le Nord du pays; le VMO (Vlaamse Militante Orde) est une organisation qui n'a guère le sens de l'humour.
 

Il est sur la terr' flamingante
Un groupuscule dont les soldats, dont les soldats
N'ont pas d' problème avec la langue,
Le VMO, oui nous voilà, oui nous voilà!
Pour ce qui est d' la discipline,
Faut êtr' passé par les Fourons, par les Fourons!
Etre revenu par Comines,
Avoir planté le coq wallon, le coq wallon.
Et on s'en fout,
Et la police est avec nous, ous, ous, ous!
En paradant sur les plages
Souviens-toi de Flandria, ah, ah, ah!
Ce serait vraiment dommage,
De ne pas rosser les rats, ah, ah, ah!
De Raversijde à Koksijde,
Les anciens sont toujours là, ah, ah, ah!
Prends ton casque et ta matra-aque,
Marchons les démocrates

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Le fils père

1. Il était beau il s'app'lait Jules
Et il n'avait jamais fauté,
Quand un beau soir au crépuscule
Par le désir, il fut hanté
Juste à c'moment, une brunette
Qui descendait de l'autobus
Lui dit: "Viens-tu dans ma chambrette?
J'habit' là au Quartier Picpus"

Amour, amour, tu fais fair' des folies
Amour amour, tu nous fais bien du mal

Il soupira: "Si je faute, ma mie,
M'épous'ras-tu?" "Oui, dit-ell' c'est fatal"
Mais quand il s'fut donné bêt'ment
Ell' lui dit: "Maintenant, fous l'camp"
Ell' le chassa de sa maison
Sans mêm' lui rendr' son pantalon
C'est alors qu'il comprit
Sa honte et sa misère,
Un malaise le prit
Jules allait être père.
2. Afin d' dissimuler sa faute
Il prit d'affreuses précautions,
Il se serra les entrecôtes
Et fit élargir ses cal'çons.
Mais un jour il perdit sa place,
Le patron l'ayant fait app'ler
Lui dit: "T'as fauté, je te chasse
Faut pas d'fils père à l'atelier"

Parlé: Mon Dieu!

Pour oublier, il sombra dans l'orgie,
Il but du cidre et de l'Urodonal
Alors à Montmartre là-haut
On l'vit rouler dans le ruisseau
Tandis que d'joyeux noctambul's
Venaient tirer l'oreille à Jules
Et de son pauvre corps
Les filles abusèrent
On n'est pas respecté
Quand on est un fils père.
3. Un soir, dans un' louche officine,
Il entra décidé à tout
Il vit une femme, un' gourgandine
Qui s'appelait "la mèr' Guette au trou"
Pour fair' disparaître les traces
De la faute du pauvre gueux
Ell, lui charcuta la carcasse
En se servant d'un' pelle à feu.

Parlé: Oh quelle horreur!

Le pauvre gars faillit perdre la vie
Il vient hier de sortir de l'hôpital
Et maintenant pâle et flétri,
Le ventre et les seins pleins de plis,
Sur l'Sébasto on peut le voir
Jules est dev'nu fils du trottoir

Moralité:
Mariez-vous, jeunes gens
Avant d'vous laisser faire
Ne faites pas comm' Jul's
Le malheureux fils père


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La femme au morpions

Air: La femme aux bijoux (E. Dumont)

C'est la femme aux morpions,
Cell' qui tap' l du con
Bien qu'ell' soit bell' gosse
Tous ceux qui l'ont baisée
Ne peuvent plus bander
Pour un' pièc' de vingt ronds
Ell' suc' sans façon
Les pin's les plus grosses
La reine du suçon,
C'est la femme aux morpions

Quand j' l'ai rencontrée la femme aux morpions,
C'était dans un bal, près des Butt's Chaumont,
Au son d'un piano mécanique
Qui f'sait plus d'bordel que d'musique
J'invitai la môme à faire un tango;
Son peignoir ouvert laissait voir sa peau
Et d'vant cett' superbe poule
Je faillis perdre la boule
Quand je la baisai sur son escalier
Le voisin du d'ssous se mit à chanter


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Conseils d'une putain à sa fille

1. Tu vas donc quitter la famille
Pour t'engager dans un boxon;
Je ne t'empêche pas ma fille
Puisque c'est là ta vocation
Ecout' les conseils d'une mère
Qui avant toi fit le métier:
Tu n'as jamais connu ton père
C'était peut-êtr' tout le quartier
Adieu, fais toi putain,
Va t-en gagner ta vie
Adieu, fais toi putain,
Va-t en gagner ton pain
2. Évite surtout la vérole,
Chancres poulains et caetera
Et ne crois pas sur sa parole
Le baiseur qui te la foutra;
Regarde bien dans sa culotte
Si son vit est bien entret'nu
Et retrousse bien la calotte
Avant de t' la fourrer dans l' cul
3. Évite bien la maquerelle
Et encor' plus le maquereau;
Tâche de te conserver belle
Et pour ça n'évite pas l'eau:
Cent fois par jour, dans ta cuvette,
Lave-toi l' con bien proprement
Et sur la table de toilette
Que l'onguent gris soit abondant

4. Évite bien une grossesse,
Ne te laisse pas engrosser,
En resserrant un peu les fesses
Il n'y a guère de danger
Avec cett' chèr' capote anglaise,
Reçois ma bénédiction
Et maintenant, baise à ton aise
Et ne crains plus que les morpions.


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