La femme du roulier

Harmonisation : Robert Ledent
Ecoutez aussi un extrait du CD
voir la version de Colette Renard ainsi que la version "soft"

1. Il est minuit,
La femme du roulier
S'en va de porte en porte,
De taverne en taverne,
Pour chercher son mari
Tireli,
Avec une lanterne.
} (bis)

4. "Et toi la belle,
Aux yeux de merlan frit,
Tu m'as pris mon mari
Je vais te prendr' mesure
D'un' bonn' culott' de peau,
Tirelo,
Qui ne craint pas l'usure."
} (bis)

2. "Madam' l'hôtesse,
Où donc est mon mari?"
"Ton mari est ici,
Il est dans la soupente,
Il y prend ses ébats,
Tirela,
Avec notre servante."
} (bis)

5. "Tais-toi, ma femme
Tais-toi, tu m' fais chi-er
Dans la bonn' société
Est-ce ainsi qu'on s' comporte?
J' te fous mon pied dans l' cul
Tirelu,
Si tu n' prends pas la porte."
} (bis)

3. "Cochon d' mari,
Pilier de cabaret,
Ainsi tu fais la noce,
Ainsi tu fais ripaille,
Pendant que tes enfants,
Tirelan,
Sont couchés sur la paille."
} (bis)

6. "Pauvres enfants,
Mes chers petits enfants,
Plaignez votre destin
Vous n'avez plus de père;
Je l'ai trouve couché
Tirelé,
Avec une autre mère."
} (bis)
7. "Il a raison,
S'écrièr'nt les enfants,
D'aller tirer son coup
Avec la cell' qu'il aime,
Et quand nous serons grands,
Tirelan,
Nous ferons tous de même."
} (bis)
8. "Méchants enfants,
Sacrés cochons d'enfants",
S'écrie la mèr' furieuse
Et pleine de colère
"Vous serez tous cocus
Tirelu,
Comm' le fut votre père."
} (bis)
L'illustration est extraite de Chansons Cochonnes Chansons estudiantines traditionnelles adaptées en bandes dessinées par L-M CARPENTIER - MALIK - JIDÉHEM - KOX couleurs LAURENT album 48 pages cartonné couleur format 22-29cm
Editions Topgame

L'origine de cette chamson semble être: La femme d'un libertin, qui a donné naissance à diverses variantes qui se retrouvent jusqu'au Canada. La mélodie en est assez différente; toutefois le refrain rappelle celui chanté dans la version actuelle.

1. Y a rien d' plus misérable
Qu' la femme d'un libertin!
Y a rien d' plus misérable
Qu' la femme d'un libertin!
Elle s'en va, d'auberges en auberges,
En cherchant son mari, nom de d' là!
Avec une lanterne.
Elle s'en va, d'auberges en auberges,
En cherchant son mari, nom de d' là!
Avec une lanterne.

 
4. Ma femme, ma pauvre femme,
Retourne en ta maison!
En ta maison, tu feras ta cuisine;
Et moi, pendant ce temps, nom de d' là
Je viderai mes chopines."

6. Ma mère, ma pauvre mère,
Nous savons tout cela.
Nous savons bien ce que fait notre père;
Et quand nous serons grands, nom de d' la!
Nous ferons tous de même."

2. "Bonjour, Madame l'hôtesse,
Mon mari est-il là?
Il est là-haut, dans la plus haute chambre;
En train d'se divertir, nom de d' là!
Avec notre servante."

3. Cette femme, cette pauvre femme,
Dans la chambre elle monta:
"Que fais-tu là, méchant ivrogne ?
T'es à te divertir, nom de d' là!
Chez nous, il n'y a pers.

5. Cette femme, cette pauvre femme,
Chez elle s'en retourna:
" Ah, mes enfants! vous n'avez plus de père;
L'est à se divertir, nom de d' là!
Avec une autre mère!

7. Cette femme, cette pauvre femme,
Alors elle s'écria:
"Si j'avais su, en passant la rivière,
J'aurais jeté dedans, nom de d' là!
Mes enfants et leur père!"

Cette histoire de La femme d'un libertin et ses variantes les plus connues (telle que La femme du roulier) sont souvent victimes d'interprétations pour le moins contestables. En effet, sous prétexte que la tradition estudiantine les a accaparées, pour en faire les piliers d'un répertoire de corps de garde, elles font désormais figures d'apologies de la débauche masculine; ce qui, au regard d'une lecture attentive du texte, est un contresens total. Loin d'être une invitation au libertinage, cette chanson, empreinte d'un désespoir total, ressemble plutôt à un constat d'échec. Sur toute la ligne; puisque les enfants ne valent pas mieux que leur père. Il existe plusieurs versions de La femme du roulier, dont celle-ci, d'origine berrichonne.

1. Triste et dolente, la femme du routier
S'en va dans le pays, de taverne en taverne,
Pour chercher son mari avec une lanterne.

3. Ah! chien d'ivrogne, pilier de cabaret!
Tu manges tout ton bien avecque des canailles,
Et moi et tes enfants, nous sommes sur la paille!

5. La pauvre femme s'en retourne au logis
Et dit à ses enfants: "Vous n'avez plus de père!
Je l'ai trouvé couché avec une autre mère!

2. "Bonsoir l'hôtesse, mon mari est-il là ?
-Oui, Madame, il est là; dans la plus haute chambre,
A prendre ses ébats avec une servante.

4. Dame l'hôtesse, apportez-nous du vin,
Apportez-nous du vin dessus la table ronde,
Pour boire à la santé de ma femme qui gronde!"

6. Il a bien fait, répondirent les enfants,
De prendre du bon temps avec celle qu'il aime;
Et quand nous serons grands, nous ferons tous de même! »

Cette version fut recueillie vers 1850, par Sainte-Beuve, qui n'est pas spécialement connu pour ses recherches sur la culture traditionnelle; mais cet attrait ponctuel s'explique par le fait que le critique fut assez lié avec George Sand et Prosper Mérimée, lesquels explorèrent abondamment le patrimoine populaire des environs de Nohant-Vic et s'efforcèrent de faire partager leur enthousiasme aux amis qui, l'été, venaient passer quelques jours de vacances chez la baronne Dudevant. Des amis d'autant plus faciles à convaincre que les travaux de Gérard de Nerval avaient créé un véritable engouement pour le sujet, dans les milieux littéraires et artistiques. Ainsi vit-on des gens comme Chopin, carnet de musique en main, noter des mélodies entendues au hasard d'une promenade.

Dans le Sud-Ouest, le routier libertin devient tambour, et la chanson prend un rythme plus martial, qui la rattache d'évidence au répertoire de marche.

1. C'était la femme d'un tambour,
Qui s'en allait de caserne en caserne
Pour chercher son mari,
La li ri,
Avec une lanterne.

3. Ah! gueux d'ivrogne, coureur de cabarets,
Tu manges mon bien avec les jeunes filles!
Tu t'en repentiras,
La li ra,
Le restant de ta vie.

5. La pauvre femme s'en retourne au logis,
Triste et versant bien des larmes amères;
A dit à ses enfants,
La li ran :
"Vous n'avez plus de père!

2. "Bonjour, Madame, mon mari est-il là?
il est là-haut, dans la plus haute chambre,
Boire à s'y diverti,
La li ri,
Avec notre servante.

4. Madame l'hôtesse, qu'on m'apporte du vin!
Je suis ici, à cette table ronde,
Boire à m'y diverti,
La li ri,
Ne faut point qu'on me gronde!"

6. Holà, ma mère! holà, que dites-vous?
Nous en sommes sûrs, nous avons bien un père!
Il fait le libertin
La li rin,
De même nous voulons faire!"

7. La pauvre femme, elle s'en va sous les ponts,
Se jette à l'eau, à l'eau de la rivière.
A dit à ses enfants,
La li ran:
"Vous n'avez plus de mère!"

D'après L'Anthologie de la Chanson Française de Marc Robine.

Sommaire

La femme du roulier

voir la version "soft" ou retour à la version traditionnelle

1. Ah! c'est la femme
C'est la femme du roulier
Qui va de porte en porte
Et de taverne en taverne
Pour chercher son mari
Tireli
Avec une lanterne.

4. Et toi la belle
Aux yeux de merlan frit
Tu m'as pris mon mari
Je vais te prendre mesure
D'une bonne culotte de peau
Tirelo
Qui ne craint pas l'usure.

2. Madame l'hôtesse
Mon mari est-il là
Oui madame il est là
Il est dans la soupente
En train de tirer un coup
Tirelou
Avec une servante.

5. Tais-toi ma femme
Ferme ta gueule, tu m'fais suer
Dans la bonne société
Est-ce ainsi qu'on s'comporte
J'te fous mon pied au cul
Tirelu
Si tu n'prends pas la porte.

3. Ah! chien d'ivrogne,
Retourne à ton logis
T'es las que tu t'emplis
T'es là que tu ripailles
Pendant que tes enfants
Tirelan
Sont couchés sur la paille.

6. La pauvre femme
S'en retourne au logis
Et dit à ses enfants
Vous n'avez plus de père
Je l'ai trouvé couché
Tirelé
Avec une autre mère.

7. Il a raison
S'écrièrent les enfants
Il a raison de baiser
Avec celle qui l'aime
Et quand nous serons grands
Tirelan
Nous ferons tous de même.
8. Charogne d'enfants
Sacré cochons d'enfants
Lorsque vous serez grands
Croyez-en votre mère
Vous serez tous cocus
Tirelu
Comme Monsieur votre Père.

Sommaire

La femme du roulier

Version d'après Champfleury
voir la version de Colette Renard ou retour à la version traditionnelle

1. La pauvre femme,
C'est la femm' du roulier
S'en va dans tout l' pays,
De taverne en taverne,
Pour chercher son mari
Tireli,
Avec une lanterne.
} (bis)

4. "Dame l'hôtesse,
Qu'on apporte du bon vin,
Pour moi et ma catin
Là sur la table ronde
Pour boir' jusqu'au matin,
Tirelin,
Puisque ma femme gronde."
} (bis)
2. "Dame l'hôtesse,
Mon mari est-il ici?"
"Oui, Madame il est la-haut,
Dedans la chambre haute,
Et qui prend ses ébats,
Tirela,
Avec une servante."
} (bis)

5. La pauvre femme,
S'en r'tourne à son logis,
Ell' dit à ses enfants
Vous n'avez plus de père;
Je l'ai trouve couché
Tirelé,
Avec une autre mère."
} (bis)
3. "Cochon d'ivrogne,
Veux-tu rentrer au logis,
Au lieu d'être au cabaret,
Avecque des canailles,
Tandis que tes enfants,
Tirelan,
Sont couchés sur la paille."
} (bis)

6. "Eh bien ma mère,
Notr' prère est libertin,
Il aim' bien trop le vin
Et les filles sans gêne,
Et quand nous serons grands,
Tirelan,
Nous ferons tous de même!"
} (bis)

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