Chansons gaillardes et libertines du royaume de France recueillies et adaptées par Guy Breton
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1. Ah! vous dirais-je Maman A quoi nous passons le temps Avec mon cousin Eugène Sachez que ce phénomène Nous a inventé un jeu Auquel nous jouons tous les deux
3. Puis il me dit d'un ton doux:
5. Et c'est juste à ce moment
7. Complètement essoufflé
9. Mon cousin est merveilleux |
2. Il m'emmène dans le bois Et me dit: "Déshabille-toi!" Quand je suis nue tout entière Il me fait coucher par terre Et de peur que je n'aie froid Il vient se coucher sur moi
4. Puis il sort, je ne sais d'où,
6. Mais ce petit rat curieux
8. Au bout de quelques instants
10. Voici ma chère Maman |
1. Au clair de la lune, Mon ami Pierrot. Prête-moi ta plume, Mon mari est sot. Sa chandelle est morte Et manque de feu. Ouvre-moi ta porte. Pour baiser un peu. |
2. Au clair de la lune, Pierrot répondit: Je garde ma plume Pour baiser Nini. Va chez la voisine: Elle aim' s'amuser. Elle est un peu gouine, Elle a du doigté. |
3. Mais chez la voisine Y avait un mond' fou. Des chambres aux cuisines, On baisait partout. Et sur la pelouse, Des gens distingués Faisaient une partouze: C'était follement gai. |
4. Au clair de la lune, J'entrai dans le jeu. Entourée de plumes: C'était merveilleux. J'en pris une belle Sur un rayon d'or. Ah ! quelle chandelle ! Je la sens encore. |
5. Au clair de la lune, Je fus au réduit. Je pris tout' les plumes, Oh! la, la! Quelle nuit! Soufflées de la sorte Par le vent d'amour, Les chandelles sont mortes Au lever du jour. |
La musique est généralement attribuée à Jean-Baptiste Lulli et serait construite à partir d'un air de ballet de Cadmus (1674). Cette origine est fort controversée, mais quoi qu'il en soit, elle était à la mode depuis 1780. On trouve dans un recueil paru à Lyon en 1553 un couplet ressemblant: |
Las, je suis toute nue Et si courte tenue Que ne vous puis aider Si faisait belle lune J'écrirais d'une plume Bon soir vous soit donné |
Même si la chanson est réputée coquine, les paroles ci-dessus ne sont certes pas les plus courantes!
D'après Aux sources des chansons populaires de Martine David et Anne-Marie Delrieu.
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En ce lieu,
Par ce jeu,
Tout s'humecte
À force de chatouiller
Venant à se mouiller
Elle noya l'insecte.
Mais enfin,
Ce lutin,
Qui rend l'âme,
Veut faire un dernier effort.
Luce grattant plus fort
Se pâme.
Chanson très représentative du répertoire et de l'esprit du Caveau fondé en 1726. Le ton badin de cette Puce et sa versification très rigoureuse (alternance des rimes masculines et féminines) en font un petit chef d'oeuvre littéraire et contribuent à "faire passer" de manière toute naturelle l'audace d'un propos fort révélateur, par ailleurs, de l'esprit libertin qui régnait sous la Régence. Quant au Menuet d'Exaudet (violoniste et compositeur), on estime qu'il servit de timbre à plus de 200 chansons de tous styles. D'après L'Anthologie de la Chanson Française de Marc Robine.
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1. Cet hiver, par un froid intense, Rentrant chez lui tout accablé, À sa femme, il dit: "Mon Hortense, Je crois que j'ai le doigt gelé. Tiens, regarde, il est insensible; Va, plus d'espoir, il est bien mort!" "Mon ami, ce serait horrible! Peut-être bien qu'il vit encore."
3. L'eau n'y fit rien. La pauvre femme
5. Oh, la femme, l'être adorable
7. On n'entendit plus, dans la chambre, |
2. Mais le doigt, misérable tige, N'était plus, piteux, racorni, Qu'un souffle, un rien, moins qu'un vestige, Et, Nini, c'était bien fini L'épouse s'écria plaintive: "Si tu le frictionnais fort? Tiens, voici de l'eau sédative, Peut-être bien qu'il n'est pas mort
4. Toujours rien. En vain ils varient
6. Lasse de la besogne aride
8. Maris, méditez cette histoire: |
Une des meilleures parodies du Pendu de Saint-Germain de MacNab. Cet air, qui était fort à la mode dans les cabarets parisiens est également repris dans La Semaine |
1. C'était un roi De Provence je crois Mais des pédales, hélas, était la reine Et sans arrêt Avec un beau toupet Il entrait dans le vif de ses sujets
3. On l'accusa
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2. Au grand salon Douze pages blonds Formaient sa cour tout en demeurant bien sages Mais le seigneur Etait grand lecteur Il aimait bien tourner les pages
4. On dit encore
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1. Malbrough s'en va-t-en guerre Mironton mironton mirontaine Malbrough s'en va-t-en guerre Ne sait quand baisera Sa femme qui reste là Avec son pauvre chat
4. Comme elle était fidèle
7. Pris par les infidèles |
2. Je te baiserai à Pâques Mironton mironton mirontaine Je te baiserai à Pâques Ou à la Trinité Dit-il d'un air navré Avant de la quitter
5. Pendant dix-huit semaines
8. Qu'a-t-on fait de la chose |
3. Puis il partit combattre Mironton mironton mirontaine Puis il partit combattre Laissant dans son château La belle toute en sanglots D'avoir le cul si chaud
6. Mais un jour un beau page
9. Je l'ai vue porter en terre |
10. A ces mots la châtelaine Mironton mironton mirontaine A ces mots la châtelaine Se mit à jubiler Et vive la liberté Plus de raison de me gêner Puis elle appela l'armée
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11. Et par trente officiers Quarante-deux canonniers Cent trente-cinq chevaliers Deux cents trente cuirassiers Trois cents six grenadiers Six cents vingt non-gradés Elle se fit enfiler
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1. Ils étaient vingt ou trente Brigands dans une bande Chacun sous le préau Voulait m' toucher -- vous m'entendez ? Chacun sous le préau Voulait m' toucher un mot
3. Comme j'étais dans ma chambre
5. Le vent soulevait ma robe
7. Comme j'étais à coudre |
2. Un beau jour sur la lande L'un d'eux se fit très tendre Et d'un petit air guilleret Vint me trousser -- vous m'entendez ? Et d'un petit air guilleret Vint me trousser un couplet
4. Un soir dans une fête
6. Comme je filais la laine
8. Celui qui sût me prendre |
Louis Mandrin, né en 1724 à Saint-Etienne-de-Saint-Geoirs dans le Dauphiné, fut un bandit de grand chemin. Après avoir servi dans l'armée, il déserta, et organisa la contrebande du tabac aux frontières de la Savoie, en compagnie d'une petite troupe de déserteurs (payée régulièrement)! Ayant réussi à vaincre à plusieurs reprises les troupes royales chargées de l'arrêter, et parce qu'il ne s'attaquait qu'aux fermiers généraux (les percepteurs de l'époque), il acquit une grande popularité. Cependant, la complainte d'origine ne s'applique guère à lui: en effet Mandrin, que l'on sache, n'a jamais volé de curé; il fut roué vif et étranglé à Valence le 26 mai 1755, et non pendu à Grenoble comme le dit la chanson... Quant au timbre de la chanson, il est tiré d'un opéra de Rameau, Hippolyte et Aricie daté de 1733. D'après Le Livre des Chansons de France de Roland Sabatier et l'Anthologie de la Chanson Française de Marc Robine. La forme de la version recueillie par Guy Breton était très en vogue au début du 20e siècle et est à rapprocher de celle de La jeune fille du métro. |
1. Zoé, de votre soeur cadette Que voulez-vous? Entre deux draps Que sans chemise je me mette? Fi, ma soeur, vous n'y pensez pas! Mais à vos fins vous voilà parvenue Et vous baisez ma gorge nue Vous me tiraillez Vous me chatouillez M'émoustillez |
2. Pour vous en prendre à notre sexe Avez-vous mis l'autre aux abois C'est peu que votre main me vexe Vous usez pour vous de mes doigts La tête aux pieds la voilà qui se couche Ciel où mettez-vous votre bouche Pour une soeur Quelle noirceur Quelle douceur |
Mais au fond ce n'est rien Je me sens bien Au fond ce n'est rien
3. Rougirions-nous, je le demande, |
1. C'est la mère Michel Qui a montré son chat En criant par la fenêtre Qui donc me le prendra Et c'est le père Lustucru Qui lui a répondu J'arrive la mère Michel J'aime les chats bien poilus
Sur l'air du tru lu lu lu |
2. Alors la mère Michel Lui a donné son chat En disant ce minet A mangé beaucoup de rats Mais la chaude luronne S'écria tout à coup Sortez, père Lustucru, Mon chat n'aime pas le mou
Sur l'air du trou lou lou lou |
3. Le père Lustucru Se retira furieux En disant j'ai une verge Pour les chats coléreux La mère Michel lui dit Avec ta verge papa Il n'y a vraiment pas De quoi fouetter mon chat
Sur l'air du tra la la la |
Cette chanson est à la mode depuis 1820 (avec d'autres paroles, bien entendu). L'air est plus ancien et avait servi à chanter au 17e siècle les louanges du Maréchal de Catinat, l'un des meilleurs capitaines de Louise XIV. D'après Le Livre des Chansons de France de Roland Sabatier.
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1. Mes chers amis respectons la décence Ce mot tout seul vaut presque une chanson Sans équivoque et surtout sans licence Je vais parler de l'amant de Lison Le drôle un jour d'un ton fait pour séduire Lui débitait de lubriques horreurs
Ce qu'il disait, je pourrais vous le dire
3. Au bord du lit sur le nez il la pousse
Ce que c'était, je pourrais vous le dire |
2. Sachez que Lise est une fille honnête Qui se choqua d'un pareil impromptu Mais au vaurien ne vint-il pas en tête De pénétrer le fond de sa vertu Sein ferme et blanc ne saurait lui suffire Déjà deux doigts sont en besogne ailleurs
Ce qu'ils y font, je pourrais vous le dire
4. Longtemps encore Lison dans sa posture
Ce qu'il gagna je pourrais vous le dire |
1. Que c'est bon d'être demoiselle Car le soir dans mon petit lit Quand l'étoile Vénus étincelle Quand doucement tombe la nuit
4. Je me fais farcir la mottelette
7. Je me fais gauler la mignardise |
2. Je me fais sucer la friandise Je me fais caresser le gardon Je me fais empeser la chemise Je me fais picorer le bonbon
5. Je me fais laminer l'écrevisse
8. Je me fais chevaucher la chosette |
3. Je me fais frotter la péninsule Je me fais béliner le joyau Je me fais remplir le vestibule Je me fais ramoner l'abricot
6. Je me fais briquer le casse-noisettes
9. Et vous me demanderez peut-être |