Le Semeur

(Hymne de l'ULB)
Paroles: G. Garnir Musique: Ch. Mélant
Harmonisation: Robert Ledent
1. Semeurs vaillants du rêve,
Du travail, du plaisir,
C'est pour nous que se lève
La moisson d'avenir;
Ami de la science,
Léger, insouciant,
Et fou d'indépendance
Tel est l'étudiant!

2. Aux rêves de notre âge,
Larges, ambitieux,
S'il était fait outrage
Gare à l'audacieux!
Si l'on osait prétendre
Y mettre le holà,
Liberté, pour défendre
Tes droits, nous serions là!

Frère, chante ton verre
Et chante ta gaîté,
La femme qui t'est chère
Et la Fraternité
A d'autres la sagesse,
Nous t'aimons, Vérité,
Mais la seule maîtresse,
Ah, c'est toi Liberté!

3. Une aurore nouvelle
Grandit à l'horizon;
La Science immortelle
Eclaire la Raison
Rome tremble et chancelle
Devant la Vérité;
Serrons-nous autour d'elle
Contre la papauté!


Dans l'esprit anarchiste qui régnait à l'époque, des incidents opposèrent en 1890 les étudiants aux autorités de l'Université, et notamment à Wittmeur, professeur, auteur de la Marche des étudiants. Ceux-ci décidèrent d'abandonner ce chant et confièrent à Georges Garnir le soin de composer un nouvel hymne. Hélas, le texte du refrain de ce chant, écrit à la hâte, s'adaptait mal au refrain de la musique, mais bien mieux à la coda. C'est donc cette coda (suivie de la deuxième moitié du refrain) qui fut adoptée, avec pour conséquence malencontreuse la reprise du couplet suivant un ton plus bas que le précédent. Cela entraîne une "descente aux enfers" à laquelle Robert Ledent a tenté de remédier en reprenant cette coda un ton plus haut que dans l'original.
A titre historique voici la version originale du Semeur (intro + couplet + refrain + couplet + coda)

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Gaudeamus

Harmonisation: Robert Ledent

1. Gaudeamus, igitur, juvenes dum sumus
Post jucundam juventutem
Post molestam senectutem
Nos habebit humus (bis)

3. Vita nostra brevis est, brevi finietur,
Venit mors velociter,
Rapit nos atrociter
Nemini parcetur (bis)

5. Vivant omnes virgines, facile, formosae!
Vivant et mulieres,
Renerae, amabiles,
Bonae, laboriosae! (bis)

2. Ubi sunt qui ante nos in mundo fuere?
Vadite ad superos,
Transite ad inferos
Ubi jam fuere (bis)

4. Vivat academia! vivant professores!
Vivat membrum quodlibet!
Vivant membra quaelibet!
Semper sint in flore! (bis)

6. Vivat et respublica et qui illam regit!
Vivat nostrs civitas,
Maecenatum caritas,
Quae nos hic protegit! (bis)

7. Pereat tristitia, pereant osores
Pereat diabolus,
Quivis antiburchius
Atque irrisores! (bis)

Gaudeamus Igitur est une ancienne chanson d'étudiants du milieu du 18e siècle bâtie sur le type de la sarabande. Cependant personne n'en connaît l'origine exacte ni le nom du compositeur.
On présume que la musiqoe est due à Joh. Christian Grünthaus (1717) et a été réécrite par Christian W. Kindleben (1781).
Le premier couplet est fort ancien et on retrouverait les couplets 2 et 3, d'origine religieuse, dès 1267.
Le thème de la jouissance résonne dans ce chant que propagent, au 12e et au 13e siècle, les goliards et clercs vagants ou errants, contemporains des mouvements communalistes qui revendiquaient de fait (mais l'expression est du 15e siècle) la « jouissance plénière des villes».
On trouve également quelques couplets apocryphes:
Quis confluxus hodie Academicorum?
E longinquo convenerunt,
Protinusque successerunt
In commune forum.

Alma Mater floreat, quae nos educavit;
Caros et commilitones,
Qissitas in regiones
Sparsos, congregavit.

Vivat nostra societas, vivant studiosi
Crescat una veritas,
Floreat fraternitas,
Patriae prosperitas.

Vivant berrectaculos omnium colorum
Vivant omnia goliardorum
Apud scholam, apud forum.
In taberna vivant!

Johannes Brahms (1833-1897) fit usage du Gaudeamus, ainsi que d'autres chansons estudiantines, dans l'ouverture du Festival Académique (opus 80) composé en 1880 pour remercier l'Université de Breslau de l'avoir nommé docteur honoris causa.

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De profundis morpionibus

(Paroles: Théophile Gautier)
Arrangement: Xavier Hubaut
Voir aussi la version traditionnelle
1. Cent mille poux de forte taille
Sur la motte ont livré bataille
A nombre égal de morpi-ons
Portant écus et mori-ons.

4. Un soir, au bord de la ravine,
Ruisselant de foutre et d'urine,
On vit un fantôme tout nu
A cheval sur un poil de cul.

7. On l'a recouvert d'une toile
Où de l'honneur brille l'étoile
Comme au convoi d'un général
Ou d'un garde nati-onal.

2. Transpercé malgré sa cuirasse
Faite d'une écaille de crasse,
Le Capitaine Morpi-on
Est tombé mort au bord du con.

5. C'était l'ombre du Capitaine
Dont la carcasse de vers pleine
Par défaut d'inhumati-on
Sentait le marolle et l'arpion.

8. Son cheval à pied l'accompagne;
Quatre morpi-ons grands d'Espagne
La larme à l'oeil, l'écharpe au bras,
Tiennent les quatre coins du drap.

3. En vain la foule désolée,
Pour lui dresser un mausolée
Pendant huit jours chercha son corps
L'abîme ne rend pas les morts!

6. Devant cette ombre qui murmure,
Triste, faute de sépulture,
Tous les morpi-ons font serment
De lui él'ver un monument.

9. On lui bâtit un cénotaphe
Où l'on grava cette épitaphe;
"Ci-git un morpi-on de coeur,
Mort vaillamment au champ d'honneur".


Reprise dans de nombreux ouvrages de référence, cette chanson semble trouver son origine dans un texte attribué à Théophile Gautier (1811-1872): La mort, l'apparition et les obsèques du Capitaine Morpion.
L'anthologie L'oeuvre libertine des poètes du XIXe siècle, qui reproduit le texte de Th.Gautier, signale que l'air serait celui d'une marche funèbre composée par M.Reyze pour l'enterrement du Maréchal Gérard.
D'après l'édition des Fleurs du Mâle par le GRACE (1984)

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Le grand vicaire

(Paroles: Georges Brassens)
Voir aussi la version traditionnelle.
Arrangement: Xavier Hubaut
1. À la Pentecôte,
Quand l'herbe est trop haute,
Moi je la coupe à la faux,
Ma femm' l'entasse au râteau
Et le curé la broute (bis)

3. Chez nous sur nos crânes,
Foin de bonnets d'ânes.
Moi, je porte des képis,
Ma femm' porte des bibis,
Le curé des calottes (bis)

Mais le grand vicaire
De santé précaire
N'a jamais pu la brouter (bis)
C'est ce qui l'emmerde (bis)

 
4. Quand sur notre place,
On vend de la glace
Moi, je dis: "J' veux pas transir",
Ma femm' dit: "J' veux pas grossir"
Et le curé la suce (bis)

2. Quand se paralyse
La cloch' de l'église,
Moi, j' dis qu'il faut réfléchir,
Ma femm' dit qu'il faut agir,
Et le curé la branle (bis)

5. Si par aventure
Arrive, une voiture,
Moi, je m'occup' du moteur,
Et ma femm' des visiteurs,
Et le curé des charges (bis)

6. S'il se présente une
Flaque inopportune,
Moi, j' l'évite en vieux lascar,
Ma femm' fait le grand écart,
Et le curé la saute (bis)

7. Quand il faut remettre
Du tulle aux fenêtres,
Moi, je porte les anneaux,
Ma femm' porte les rideaux,
Et le curé la tringle (bis)


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Kyrie des moines

Arrangement d'Aristide Bruant
Harmonisation: Xavier Hubaut
Voir aussi la version traditionnelle.
1. Kyrie, Kyrie,
Dans la chambre de nos abbés,
On y boit, on y boit,
Que des vins cachetés,
Et nous autres,
Pauvres apôtres
Pauvres moines
Tripaillons de moines!
Ah! Nom de Dieu!
D'religi-eux,
Nous ne buvons que des vins frelatés,
Eleison.

3. Kyrie, Kyrie,
Dans la chambre de nos abbés,
On ne mange, on ne mange,
Que des poulets fricassés,
Et nous autres,
Pauvres apôtres
Pauvres moines
Tripaillons de moines!
Ah! Nom de Dieu!
D'religi-eux,
Nous ne mangeons que de la ripopée.
Eleison.

2. Kyrie, Kyrie,
Dans la chambre de nos abbés,
On se couche, on se couche
Sur des matelas bien douillets,
Et nous autres,
Pauvres apôtres
Pauvres moines
Tripaillons de moines!
Ah! Nom de Dieu!
D'religi-eux,
Nous, nous couchons sur de la paille de blé.
Eleison.

4. Kyrie, Kyrie,
Dans la chambre de nos abbés,
On n'embrasse, on n'embrasse
Que des femmes de qualité,
Et nous autres,
Pauvres apôtres
Pauvres moines
Tripaillons de moines!
Ah! Nom de Dieu!
D'religi-eux,
Nous n'embrassons que des filles crottées!
Eleison.


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