1. J'ai tâté du vin d'Argenteuil Et ce vin m'a foutu la foire J'ai voulu tâter de la gloire Une balle m'a crevé l'oeil Des catins du grand monde J'ai tâté la vertu Des splendeurs, revenu, Je veux tâter le cul
3. Y a des gens qui font la grimace |
De ma blon-on-de, de ma blon-on-de Des splendeurs, revenu, Je veux tâter le cul De ma blon-on-de, de ma blon- on-de.
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2. Preux guerriers, vaillants conquérants Fi de la gloir' qui vous éclope Votr' maîtresse est une salope Qui vous pince en vous caressant! Empoignez-moi la ronde Et la lance et l'écu De peur d'être cocu Moi j'empoigne le cul...
4. Mon fils. me dit un vieux dervî, |
5. Puisque ici bas, l'homme jeté, Doit mourir comme une victime Je me fous du trépas sublime, J'emmerde l'immortalité! Puissé-je en passant l'onde Du fleuve au dieu cornu Godiller ferme et dru Et mourir dans le cul... |
L'illustration est extraite de Chansons Cochonnes Chansons estudiantines traditionnelles adaptées en bandes dessinées par L-M CARPENTIER - MALIK - JIDÉHEM - KOX couleurs LAURENT album 48 pages cartonné couleur format 22-29cm Editions Topgame |
Si un fabliau du XIIIe siècle célébrait le vin d'Argenteuil comme digne d'abreuver les rois de France, Alexandre DUMAS le dénonçait comme terreur des palais exercés. C'est sans doute pourquoi l'auteur du Cul de ma blonde nous signale que ce breuvage engendre la foire (non pas de feria: fête, mais bien de foria: diarrhée. L'auteur, Paul-Emile DEBRAUX (1976-1831) était employé à la bibliothèque de l'Ecole de Médecine de Paris; chansonnier populaire et prolifique, il publia de nombreux recueils, parmi lesquels Fanfan la Tulipe Dans le Parnasse satyrique (1878) on trouve le texte original de cette belle chanson dont les ans ont transformé la facture. Le professeur HURDON (connu également sous le nom de Jean-Charles) la retrouve également dans les Gaudrioles du XIXe siècle et la cite dans 69 chansons d'étudiants. Voici, à titre d'exemple, le texte d'un des couplets de Ma Blonde extrait du Parnasse satyrique: |
Preux guerrier, fameux conquérant Fils de l'honneur qui vous éclope, Votre gloire est une salope Qui vous pince en vous caressant! Empoignez à la ronde Et la lance et l'écu De peur d'être cocu Moi j'empoigne le cul... |
Sur le plan terminologique, deux informations nous paraissent être dignes de figurer ici: - le terme de catin, au XVIe siècle hypocoristique de Catherine, n'est devenu péjoratif que plus tard. - l'expression vieux dervi utilisée à tort pour vieux derviche aurait bénéficié du respect du terme original de vieux roupis qui n'introduit pas de confusion paradisiaque. Pour ce qui est de l'air, il dériverait d'un air d'opéra comique de GAVEAUX (1761-1825) Les Deux Ermites et plus précisément de l'air De la Nature encore connu sous le titre Jaune Fille et Jeune Garçon
D'après l'édition des Fleurs du Mâle par le GRACE (1984)
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